- La différence entre la Croyance et le Manhaj
Abdelmalik Abou Adam al-Firansi/span>
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Annexe : retranscription de la réfutation
Au nom d’Allah, L’Infiniment Miséricordieux, Le Très Miséricordieux
بسم الله الرحمن الرحيم
الحمد لله رب العالمين والصلاة والسلام على أشرف الأنبياء والمرسلين نبينا محمد وعلى آله وصحبه أجمعين و بعد
Dans cet audio que j’ai posté, (et comme lui même le dit, c’est certes une question et un sujet très important). Il va dire que certains savants ont fait rentrer le manhaj dans la ‘aqîda et d’autres la ‘aqîda dans le manhaj. Pour résumer, comme on dit en arabe :
بينهما خصوص و عموم أو عموم وخصوص
C’est-à-dire que certains vont voir le cas plus général par rapport à l’autre, et d’autres plus particulier par rapport à l’autre. Et cela, en ce qui concerne « al istilâh », cela arrive souvent chez les savants, c’est à dire de définir deux termes, en disant que sur certains points l’un est plus général que l’autre, et sur d’autres points l’un est plus spécifique que l’autre.
Donc ce qu’il a dit est vrai, et on le retrouve dans les paroles des savants.
Sachant que beaucoup de savants disent qu’il n’y a aucune différence entre les deux, et c’est la fatwa de al lajna ad-dâīma, avec comme président Chaykh ibn Bâz رحمه الله تعالى, qui précise donc qu’il n’y a aucune différence entre al aqîda et al manhaj. Et c’est en réalité « al asl » (la base). Pourquoi ? Car comme le dit Chaykh Rabî’ dans une de ses fatwas, à qui on a posé cette question, il dit qu’à la base les salafs ne faisaient pas la différence entre al aqîda et le manhaj. Mais si on rentre un peu plus dans les détails, par rapport aux autres fatwas des savants qui vont donner plus de précisions concernant ces deux termes d’un point de vu conventionnel, (« al istilâh »).
Mais où se trouve le problème ? Il se trouve qu’ensuite, M’hammed At-Tchalâbi va en déduire une parole qu’il va citer, qui est sa propre parole et qui est totalement erronée. Il va dire que la personne peut avoir une bonne aqida et un mauvais manhaj, par contre il dit « il est rare » (donc au début il dit « il est rare qu’une personne possède un bon manhaj et une mauvaise ‘aqîda » et ensuite il dit : « ce n’est pas possible, ça ne marche pas. » Alors qu’au début il dit : « il est rare de trouver ». ‘Ala koulli hâl, nous prendrons ici la dernière parole qui est que « cela ne marche pas »..
Par contre il dit que ce qui marche, c’est que la personne puisse avoir une bonne croyance, une bonne ‘aqîda et un mauvais manhaj, et il le répète même à la fin, et ceci est une parole qui est erronée et qui ouvre même une porte à un grand mal, qui est de dire « cette personne là a une bonne aqîda, une ‘aqîda salafiyya, une ‘aqîda authentique, mais un manhaj qui est faux, un manhaj de ikhwâni par exemple, ou de takfîri, etc.. Et comme le dit Chaykh Mohammed Amân al Jâmi رحمه الله تعالى : « Ceux qui ont fait ce tafrîq (différence) entre al manhaj et al ‘aqîda, ce sont les hizbiyyîn, et ça fait partie des innovations des hizbiyyîn. Bien entendu, que veut dire le Chaykh par là, lorsqu’il dit ici « ceux qui on fait la différence entre le manhaj et la ‘aqîda » ? De quel point de vue ? Il faut bien comprendre sa parole, c’est justement de dire que certaines personnes ont une aqîda qui est bonne mais un manhaj qui est faux, une aqîda salafiya mais un manhaj ikhwâni par exemple, et c’est là qu’intervient l’innovation. C’est pour cela que tous les savants qui ont fait une différence au point de vue de l’istilâh ont bel et bien tout dit qu’il n’y avait pas de possibilité qu’une personne ait une bonne croyance et un mauvais manhaj. C’est pour cela qu’ils ont dit que ces deux choses étaient « moutalâzimân », que ces deux choses étaient inhérentes l’une de l’autre, indissociables.
Et ce qui est encore pire ici, c’est que M’hammed At-Tchalâbi va rapporter ensuite une parole, qu’il rapporte très approximativement de Chaykh ‘Obayd al Jâbiri, qui est sa fatwa et sa réponse à cette question, à savoir : La différence entre al aqîda et al manhaj, et dans cette même réponse, Chaykh ‘Obayd حفظه الله va préciser qu’il n’est pas possible qu’une personne ait une bonne croyance et un mauvais manhaj, il va le préciser. Il rapporte donc une parole de Chaykh ‘Obayd al Jâbiri approximativement sans la citer en entier, (il rapporte peut être de ce qu’il avait lu avant ou de ce qu’il avait mémorisé) mais il a délaissé le plus important, qui est donc cette précision très très importante, fondamentale même, qu’a fait le Chaykh ‘Obayd al Jâbiri, et qui est totalement en contradiction avec ce qu’a dit M’hammed At-Tchalâbi.
Pour ce qui est de la parole, la fatwa de Chaykh ‘Obayd al Jâbiri حفظه الله تعالى, il dit :
فأما المنهج فهو تقرير أصول الدين و فروعه
« Quand au manhaj, c’est d’attester les bases de la religion et ses branches. »
المنهج هو الطريق الذي يقرر به المرء أصول الدين و فروعه
« Le manhaj, c’est la voie par laquelle la personne atteste des bases de la religion et de ses branches. »
فإن كان هذا الطريق موافقا للكتاب والسنة و سيرة السلف الصالح، فهو منهج حق، و إن كان مخالفا لذلك فهو منهج فاسد
« Donc, si la voie de cette personne est en conformité avec le Livre et la Sounnah, avec la voie des pieux salafs, alors c’est un manhaj, une voie qui est vraie. Si elle est en contradiction, alors c’est un manhaj qui est vain, qui est nul, qui est faux. »
و الإسلام هو مؤلف من هذين
« Et l’Islâm se compose de ces deux choses » :
صحة المعتقد
Premièrement : la Croyance authentique.
سلامة المنهج و سداده
Et deuxièmement : un Manhaj, une voie qui est saine, qui est droite.
فلا ينفك أحدهما عن الآخر
« Donc les deux sont inhérents, ils ne peuvent se séparer l’un de l’autre. »
فمن فسد منهجه، فثقوا أن هذا نابع من فساد عقيدته
« Donc si une personne a un manhaj qui est faux, qui est nul, alors soyez sûrs que c’est le résultat de sa mauvaise Croyance. »
فإذا استقامت العقيدة على الوجه الصحيح استقام لذلك المنهج
« Donc si la croyance est droite comme il se doit, alors le manhaj en sera de même, il sera droit. »
Donc regardez, la parole de Chaykh ‘Obayd dans cette fatwa est plus que claire, la croyance et le manhaj sont inhérents l’un à l’autre, ils ne peuvent être séparés. Et si le manhaj d’une personne est faux, cela veut dire que sa croyance est fausse. Mais si sa croyance est bonne, alors son manhaj sera bon. Voilà la parole de Chaykh ‘Obayd qui est en totale contradiction avec ce qu’a dit le frère M’hammed At-Tchalâbi.
Et regardez encore plus, car il a pris en exemple une personne, Ali Belhâj, un des takfîris khârijis connu en Algerie. Il a donc donné un exemple en disant : « Cette personne, si vous parlez avec elle, vous allez voir, mâ châ Allah il a une bonne croyance, par contre son manhaj n’est pas bon, il fait partie de ceux qui sortent contre le gouverneur etc. »
Tayyib, regardez maintenant ce que dit Chaykh ‘Obayd :
فالخوارج فسد منهجهم لفساد عقيدتهم
« Donc les khawârij, leur manhaj a été faux car leur croyance était mauvaise. »
Un manhaj mauvais, car leur croyance était mauvaise.
Et pourquoi donc, leur manhaj a été faux? Car leur croyance a été fausse.
لأنهم اعتقدوا استحلال دماء أهل الكبائر وسوغوا قتلهم و قتالهم و الخروج على الحكام العصاة الفساق و استحلوا الأموال و الدماء، لهذا قال من قال من أهل العلم بأنهم كفار
« Car ils ont eu la croyance qu’il était permis de faire couler le sang des gens qui font des grands péchés, que leur sang devenait halâl, et cela les a donc amené a rendre licite le fait de les tuer, les combattre, et de sortir contre les gouverneurs qui sont pervers, qui transgressent, et ils ont rendu licite leurs biens et leur sang. C’est pour ça que parmi les gens de science il y a ceux qui ont dit que les khawârij sont des mécréants. »
Donc regardez ici, il a donné l’exemple bien précis d’une secte qui sont al khawârij, et Chaykh ‘Obayd a dit que ces gens là ont été amené à sortir contre les gouverneurs et rendre leurs biens et leurs sangs licites, car ils ont eu un problème à la base et une mauvaise croyance, qui est la croyance de rendre licite le sang des gens des grands péchés. Ainsi la fatwa de Chaykh ‘Obayd est plus que claire, elle ne contient aucune ambiguïté.
Ensuite nous pourrions aussi traduire beaucoup de fatwas de savants, et nous allons prendre celle-là de al lajna ad-dâīma (le comité des grands savants d’Arabie Saoudite), avec à sa présidence Moufti-l anâm, ‘Abdel’azîz ibn ‘Abdillah ibn Bâz رحمه الله تعالى et Chaykh al Fawzân en tant que membre, pour compléter le sujet tout en restant concis, où il est dit dans la question que certaines personnes disent : untel, sa croyance est celle des gens de la Sounnah et du groupe, une croyance salafiyya, mais son manhaj n’est pas celui des gens de la Sounnah et du groupe. ils disent par exemple qu’une personne a une bonne croyance, la croyance des gens de la Sounnah et du groupe, mais que sa voie est la voie des tablîgh, ou bien des frères musulmans, ou d’autres groupes présents dans la da’wa. le questionneur demande ensuite si il y a une règle permettant de différencier et connaître le manhaj de ahl as-sounna wa-l jamâ’a, le manhaj salafi, est si il est authentique de différencier entre les deux (c’est-à-dire entre la ‘aqîda et le manhaj) ?
Et la réponse est plus que claire :
« La croyance du musulman et son manhaj sont une seule chose, ils sont indifférenciables. C’est ce que croit la personne dans son coeur, qu’il prononce avec sa langue, et ce qu’il accompli avec ses membres, en ce qui concerne l’unicité d’Allah ﷻ, que ce soit dans la souveraineté, l’adoration et les noms et attributs, et qu’il voue à Allah un culte exclusif, qu’il soit ferme sur la législation d’Allah ﷻ quant à ses paroles, ses actes et sa croyance, en conformité avec ce qui est venu dans le Livre d’Allah et dans la sounna du Prophète ﷺ et ce sur quoi étaient les pieux prédécesseurs de cette communauté et ses imâms. Alors, partant de cela, nous savons qu’il n’y a pas de différence entre la ‘aqîda et le manhaj, et que ce sont deux choses qui en représentent une seule, que le musulman doit suivre minutieusement et sur laquelle il doit être ferme et droit. »
Par conséquent, en comprenant la question et la réponse, on s’aperçoit de manière très claire qu’il n’y a aucune différence à faire entre la croyance et le manhaj, d’un point de vue de son authenticité, ce qui veut dire que si la croyance est authentique, le manhaj l’est aussi, et vice versa. Et si le manhaj est faux, alors la croyance le sera aussi, et vice versa. ils sont donc tous deux inhérents, et c’est la conclusion et la fatwa de tous les savants de la Sounnah.
Et faire une distinction et dire qu’une personne a une bonne croyance mais un mauvais manhaj (bâtil), c’est ouvrir une grande porte du mal, de dire aux gens que la croyance de telle personne est bonne mais que sa voie est une voie de ikhwâni. Il va donc naître chez les jeunes qui sont éduqués ainsi, qu’une personne peut avoir une bonne croyance, c’est à dire que l’on peut avoir confiance en sa croyance même si son manhaj est un manhaj de ikhwâni, ou de tabligh ou encore de takfîri, de haddâdi etc… Et vous n’aurez aucune peine à comprendre que cela ouvre une grande porte du mal.
Et il y a également un dernier point à ajouter, à savoir qu’il faut bien faire la différence, et réunir les autres paroles des savants pour comprendre ce qui est dit sur ce sujet là. Car comme l’a dit à maintes reprises le mouhaddith de ce siècle, le Chaykh al Albâni رحمه الله تعالى : Il est strictement impossible que la personne soit de ‘aqîda salafiyya et de manhaj ikhwâni.
Chaykh dit que ce n’est pas possible. Mais, il se peut que dans un chapitre de la croyance, sa croyance soit bonne, par exemple la croyance des noms et des attributs. Mais est ce que le fait que cette personne ai une croyance authentique dans le chapitre des noms et des attributs d’Allah ﷻ, dans le sens qu’elle ne fait pas de ressemblance, de comparaison, d’anihilation etc.. C’est à dire les règles connues pour comprendre et avoir la croyance dans l’unicité d’Allah ﷻ par rapport à ses noms et ses attributs, est ce que cela fait de cette personne une personne qui a une croyance authentique et un manhaj authentique ? jamais, jamais ! La personne peut avoir cette partie de la croyance authentique, mais si le reste ne suit pas, alors on ne pourra jamais dire que cette personne a une croyance authentique et un manhaj authentique.
Voilà donc, de manière résumée et concise, ce qu’il était obligatoire de rectifier par rapport à cette parole qui a été dite et citée dans un des cours de notre frère M’hammed At-Tchalâbi حفظه الله تعالى. Egalement montrer que cette parole là est une parole erronée mais également dangereuse, et qu’elle est en contradiction totale avec ce que nous ont enseigné nos savants de la sounna. Ainsi que pour clarifier la position, c’est à dire la fatwa de Chaykh ‘Obayd al Jâbiri, et que la personne ne soit pas trompée par ce qu’a attesté le frère dans son cours, en croyant que c’est également l’avis et la parole de Chaykh ‘Obayd al Jâbiri, et ceci est un point important comme nous l’avons vu. Le frère a amené une partie de la fatwa du Chaykh, qu’il a peut être citée de sa mémoire, mais qui est en réalité, lorsqu’elle est lue et traduite entièrement, est en complète contradiction avec ce qu’a attesté le frère.
Voilà donc pour ce qui est de cet éclaircissement concis, en langue française, et nous demandons à Allah ﷻ qu’il nous donne la réussite pour ce qu’il aime et agréé et qu’il nous donne la justesse dans les paroles et les actes, que les prières, les salutations et les bénédictions d’Allah soient sur notre prophète Mohammed, sur sa famille et tous ses compagnons, et la dernière de nos invocations est : Louanges à Allah Seigneur des mondes.
| Retranscription de l’audio du frère Abdelmalik abou Adam (mis en ligne le 19 rabi’ II 1438H – correspondant au 17.01.2017) par le frère Abdullah Abou Zayd (qu’Allah le récompense)
| Cette réfutation a été écoutée par le cheikh Azhar Seniqra حفظه الله qui m’a conseillé de la propager par audio et par écrit, qu’Allah le récompense.
| Sachant que notre frère M’hammed Tchalâbi a attesté dernièrement dans un audio que croyance et manhaj sont indissociables conformément à l’avis des savants de la Sunnah et du groupe et a reconnu que la parole de cheikh oubayd حفظه الله était contraire a ce qu’il avait attesté (avoir une bonne croyance et mauvais manhaj).
وفقنا الله لما يحب ويرضى وثبتنا الله على الحق المبين
وسددنا الله على العقيدة السلفية حتى الممات
ورزقنا الله الإخلاص في القول والعمل